A lire : "Last Exit to Brest" de Claude Bathany

Publié le par Bruno Ségalotti

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Encore un Brestois, allez-vous me dire...

C'est un hasard, mais après avoir plongé dans l'univers des "Docks" de Yvon Coquil, c'est avec un vrai bonheur que je me suis immergé dans l'univers "rock sombre" de Claude Bathany, 154 pages parcourues à fond de train sur l' "Highway to Hell" du bout  du monde.

"Laste Exit ro Brest", c'est l'histoire d'Alban Le Gall, grosse brute au coeur tendre,  vaguement vigile mais vivant surtout d'expédients, manager/conseiller/roadie  du groupe "Last Exit to Brest", le petit groupe qui monte sur la scène brestoise et, par dessus-tout, viscéralement amoureux de sa ville.

" Rien qu'à la couleur du ciel et à une certaine morsure iodée me bichonnant la nuque quand souffle le petit zef local, moi, où que je sois dans Brest, la mer, je sais où elle est".

Leur point de ralliement, c'est le Larsen, le bar qui leur sert de QG, où traîne une faune que l'on qualifiera poliment de ...particulière. Paumés, shottés, imbibés, voire même  les trois à la fois. Le Larsen est tenu par Loïc, le bassiste du groupe, groupe dont les membres disparaissent les uns après les autres, tous de mort violente.

Bathany excelle dans la description de ces musiciens un peu paumés, à la recherche de la gloire, à la recherche d'eux-mêmes, qu'il décrit avec un humour un peu grinçant, mais jamais sans tendresse. "Petit, râblé, en pleine déconfiture capillaire et les jambes très courtes, comme s'il avait le cul greffé trop bas" ou encore "Jacky Lhostis , un colosse au plafonnier suffisamment éteint pour répondre au doux sobriquet de Triso XXL". Perso, j'adore...

 

Mais, au-delà du descriptif, il y a l'intrigue, le rythme. Les références musicales sont aussi variées que pointues, l'insertion périodique des coupures de presse est judicieuse et le fait d'avoir confié la narration  au personnage principal cimente bien l'ensemble. La fin est certes inattendue, même on se doutait quand même que le "Happy end" n'aurait pas droit de cité dans ce triste immeuble de la rue Gambetta.

 

Un premier polar, une réussite, à découvrir d'urgence.

 

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